“Par quoi remplacez-vous la viande”? That is the question

Beaucoup de gens me demandent par quoi je remplace la viande. Pour tout vous dire, cette question me fait sourire à chaque fois.

Originellement, mon aversion pour la viande vient de mes habitudes culinaires familiales. En famille, nous consommions la viande (ou le poisson) à tous les repas. Manger sans viande était exceptionnel. Aussi, la viande est un indicateur, un signe de réussite. Ne mangent de la viande, que les familles qui ont les moyens de se l’offrir.

Dans certaines contrées, la viande est l’élément que l’on consomme à la fin, la cerise sur le gâteau. Pas de viande, pas de fin de repas donc. Sa place est au centre de l’assiette, mise en emphase. Aussi, la viande est vue comme un exhausteur de repas. Plus il y en a, plus le repas serait de bonne qualité. Elle arriverait à masquer le mauvais goût de certains légumes. Une sauce aux gombos sans viande deviendrait subitement une sauce verte et gluante.

A cette question, je réponds premièrement que je ne remplace pas la viande. Accepter le principe de remplacer la viande voudrait dire accepter que le spectre de la viande plane sur mon alimentation. Diriez-vous que vous avez réussi à remplacer votre ex? J’en doute fort. Vous diriez juste, “J’ai trouvé un(e) nouvel(le) ami(e), qui me satisfait et j’en suis heureux”.

J’ai trouvé en l’alimentation végétarienne, une alimentation qui correspond à ma carnation. Par contre, la viande comblait des besoins physiologiques et ce serait me détruire si je ne cherchais pas à les satisfaire. En ce sens, j’ai remplacé les produits carnés par:

  1. la connaissance. Elle m’a permise de découvrir des produits (blette, corossol, panais, cardamone, le vinaigre balsamique blanc…), les apprivoiser et me les approprier dans ma cuisine.

  2. la science ou devrais-je plutôt dire la technique. Celle cachée dans les livres, mais aussi les vidéos YouTube, les master class, les ateliers culinaires, échanges, les rencontres avec des cuisiniers… Tout m’enseigne.

  3. la conscience. Tout abus nuit. Aussi, quel est l’intérêt de consommer un produit qui a fait 4 fois le tour du monde si je peux trouver un substituant gustatif près de chez moi? Comme Rabelais le dit si bien “Science sans conscience n’est que ruine de l’âme”.

  4. l’imagination et la création. Ma curiosité me pousse à voyager vers des contrées lointaines pour découvrir comment les peuples Kanak cuisinent l’igname, comment le Nièbè est traité au Bénin, comment la chakalaka est sublimé à Berlin. Alors, je fais des tests. Je me loupe et je recommence. Jusqu’à l’obtention d’un résultat visuellement et gustativement satisfaisant.

LASSE : De bons produits, cuisinés avec respect et amour, dans de bonnes conditions, selon un certain art et une connaissance vous donneront indubitablement de bonnes assiettes et une bonne alimentation. Un esprit sain dans un corps sain et ceint.

(ndlr) LASSE = Les Assertions Suivantes Sont Equivalentes

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